Mon histoire « La côte des Bois »
J’ai quitté ce merveilleux coin de pays qu’est Ste-Félicité-de-l’Islet, rang Taché-Ouest (La côte des Bois) à 22 ans pour aller m’établir à Québec en tant que travailleur au C.H.U.L.
J’ai quand même la chance d’y retourner régulièrement, car une partie de ma famille y réside encore. Sur 10 enfants, il y a ma sœur aînée qui reste au village, un de mes frères qui habite toujours la maison paternelle et un autre de mes frères qui a acheté la terre de mon père. Mes autres sœurs et frères sont établis dans les villages environnants.
Je garde dans mon cœur et ma mémoire, les plus beaux souvenirs de mon enfance et de mon adolescence, souvenirs qui sont gravés à tout jamais, remplis d’amour et de rires… Le bonheur pur! Et que dire de la beauté du paysage tout au long des quatre saisons! Une beauté panoramique, une peinture naturelle que l’homme ne pourrait reproduire de façon identique.
J’ai eu la chance d’acheter, il y a déjà 26 ans, une parcelle de terrain de mes ancêtres. Bien sûr, sur cette terre habitaient deux familles Pelletier qui, elles aussi, ont permis au développement de « La côte des Bois ». Dans l’histoire, les plus vieux de la deuxième famille Pelletier ont construit un bâtiment appelé « Le petit canot » ou on pouvait chanter et danser. C’est à cet endroit que mes parents, Irenée et Alida Gamache, ont fêté leurs noces le 25 juin 1952 à la suite de leur mariage double avec Robert et Éliane Bélanger. Le curé fondateur, Charles Dumais, n’était pas toujours d’accord avec ces soirées, car ce n’était pas permis. Tristement, ce « petit canot » a été détruit…
Dernièrement, j’ai débuté le projet de mon retour partiel sur « La côte des Bois » avec ma conjointe Mireille. Je n’ai pas eu le choix de faire détruire la maison qui avait été construite par mes ancêtres : Clément I, Clément II et mon grand-père Louis, mais j’ai toutefois réussi à la donner à un ébéniste-artisan, Steve Leclerc de St-Pamphile, qui, amoureux et passionné par son métier, a su la démonter pièce par pièce pour la reconstruire dans un autre village. Pour mon grand bonheur, elle pourra donc revivre! Durant la démolition, il a trouvé un calendrier datant de 1868, cela confirme qu’il y avait bien de la vie sur « La côte des Bois »!
Il y a quelque temps, mes beaux-parents, Gabriel et Aline, sont venus voir le travail accompli sur le terrain et spontanément, leurs premières paroles furent : « Wow! Quel beau paysage! »
De plus, il y a toujours la petite école du rang située sur « La côte des Bois » ou mon père et mes oncles ainsi que ma sœur aînée, Normande, ont été. Et oui, elle est toujours debout, grâce à feu Napoléon Robichaud, qui a su en prendre soin durant plusieurs années. Maintenant, c’est sa fille Line qui en est propriétaire. Je crois que c’est la seule école de ce temps qui reste dans la MRC de l’Islet et ça serait vraiment triste de la voir disparaître, car elle a une valeur inestimable.
Aujourd’hui, des marcheurs utilisent le parcours du chemin St-Rémi qui passe sur ce rang pour y voir la beauté du paysage.
Pourquoi ce ne serait pas à notre tour aujourd’hui de se faire connaître, car tous les chemins se rejoignent : de St-Jean-Port-Joli en passant par Tourville, Ste-Perpétue, St-Omer, St-Pamphile, St-Adalbert et St-Marcel et tous ces villages possèdent leur beauté. Le dernier arrêt se termine donc à Ste-Félicité dans le rang Taché-Ouest, sur « La côte des Bois » ou on peut y voir un magnifique paysage. Nos ancêtres ont défriché le rang avec leurs mains et leurs chevaux et y ont aménagé les champs pour pouvoir y cultiver. Les générations futures, dont la nôtre, peuvent ainsi se souvenir de ce qu’ils ont construit et admirer la beauté de ce lieu qui fait maintenant partie de l’histoire!